écart des mots  

Impression numérique
 
Des mots posés comme des architectures dans le paysage ou des signes lumineux qui font lettres, ce travail prolonge la recherche de Jean Daviot sur le langage : « L’homophonie de certains mots empêche la perception du sens, seul le regard en permet la compréhension, il y a du savoir dans le visible. »
 

vherbe  

Vherbe

Vherbe : des mots dans le paysage
 
Intervention éphémère, dure le temps d'une saison et prend la forme d'un mot géant écrit en lettres d'herbes pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres de long. Ces mots poussent au fil des jours et se métamorphosent au gré du temps.   Claire Baldewyns
 

écritures de lumières  

Peinture numérique
 
Jean Daviot rend visible le champ lumineux qui circule entre les choses, ce vide apparemment invisible se déploie dans une trame colorée. Par le geste de la caméra au bout de sa main, il saisit des traces de lumières de villes, des enseignes, des phares qui se transforment en raies de couleur... Un faisceau se propage comme une peinture immatérielle et spectrale, une oscillation de flux.   Jeanette Zwingenberger
 

bocca del mondo  

La jarre qui parle, qui dit des vers à l'envers et à l'envers de l'envers. Cette jarre Babel fait entendre un nouveau langage universel, la nuit elle est planète en lévitation.   C. B.
 

lunes  

Impression numérique

 

journal  

Peinture acrylique et collage sur toile - 33 x 41 cm
 
En janvier 2004, la série Peinture de guerre évolue en journal. Jean Daviot retient une image d’actualité souvent empruntée à des journaux mais aussi aux petits riens de tous les jours : « des résurgences mnésiques de gestes, d’images ou d’instants. » Chaque oeuvre constitue une page d’un journal dont le titre est la date du jour.
 

la perte politique  

Vidéo - durée : 3 min 25 s.
 
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peintures de guerre  

Peinture acrylique et collage sur toile - 33 x 41 cm
 
Depuis le 20 mars 2003, date du début du conflit en Irak, Jean Daviot peint tous les matins de guerre un rameau d'olivier. C'est sa contribution à l'effort de Paix. Ces rameaux proviennent d'un olivier qu'il a planté pour la naissance de sa fille le 11 mai 1994 et ils s’inscrivent dans un ovale, contour de son visage, cerné par son empreinte digitale.
 

visiteurs  

Visiteurs

Peinture acrylique sur toile - 130 x 195 cm
 
Jean Daviot trace le contour des personnes qui viennent le rencontrer dans son atelier. Il propose à ses Visiteurs de se poser devant une surface de 190 par 130 cm. Le crayon est porté directement par le contour de leur corps. Le tracé terminé, le modèle se retire et laisse sur la toile la trace de son empreinte qui entoure son exacte surface.
« Ces peintures parlent de la présence/absence du modèle. Trace de la trace comme surface d’absence qui renvoie (rend voix) à la présence muette du tableau. Le corps et son ombre se rejoignent dans une même forme : la forme du corps est le corps de la forme. »
Jean Daviot retire ensuite du dessin tout élément perspectif de sorte que l’empreinte n’a plus de sens ou plus exactement peut se voir dans les deux sens : à la fois de dos et à la fois de face. « Cela me permet de relier l’envers de l’endroit et de densifier la transparence de cette trace. »
Enfin l’étape fondamentale est le passage de la couleur : tout d’abord la couleur de l’intérieur du corps, qui est passée avec un pinceau qui a la largeur du doigt de l’artiste, dans un geste d’écriture automatique. La charge de médium sur le pinceau fait varier la densité de la couleur et accentue son caractère atmosphérique.
L’intérieur du corps recouvert, il peint ensuite l’extérieur. Pour cela il passe une couleur en aplat qui doit contraster avec l’intérieur grouillant du geste de sa main. Pour le choix de cette teinte, il imprègne sa rétine du rayonnement de celle qu’il a passée dans le contour de son modèle.
« Si j’utilise un bleu, ce bleu est bleu car la matière de la couleur va capter tout le rayonnement bleu de la lumière. Quand je ferme les yeux, ce rayonnement bleu va se transmuter sur le fond de mes paupières en une ombre orange. Il s’opère à travers ma rétine une transformation de ce bleu en orange. Mon cerveau fixe la complémentaire de la couleur vue. De la même manière quand on fixe un objet lumineux il s’incruste comme une masse sombre sur les paupières. C’est pour cela que je peins le corps du visiteur plus clair que son fond, si le regardeur ferme les yeux après avoir longuement fixé la toile, il verra la forme de la personne lui apparaître plus sombre que son fond ce qui accentuera sa présence. Ce que j’interprète en fait c’est l’envers de ce que je vois. ».
Cette série se nomme du titre d’un texte écrit par Richard Nicolas sur ce travail : les Visiteurs du Soi.
 

silences  

Silences

Peinture acrylique et collage sur toile - 130 x 195 cm
 
Jean Daviot parle une langue muette en utilisant les langages du silence que sont les signes de mains. Ce travail renvoie aux Voix du silence d’André Malraux. Il trouve ces signes lors de ses voyages ou à travers des échanges avec des préhistoriens, des linguistes ou des ethnologues. Leurs origines sont diverses : empreintes de mains négatives sur les parois des grottes de la préhistoire, signes de mains des chasseurs de Nouvelle-Guinée, alphabets des sourds-muets, gestes des rituels Bouddhistes, signes de la kabbale, etc. Il y a dans ces langages des correspondances troublantes. « Je retrouve les mêmes signes à des époques très différentes et dans des lieux très éloignés. Leurs significations, quand elles nous parviennent, sont souvent très proches ». Ces signes sont effectués par la main même de l’artiste, la main qui fait l’oeuvre est représentée. Pour élaborer les formes d’où sortent ces signes, Jean Daviot dessine les trous en cernant le contour de son visage avec son empreinte digitale. « Le rabbin Marc-Alain Ouaknin m’a indiqué qu’en hébreu, le même mot signifie à la fois la bouche et le trou. J’ai rapproché ces formes, de l’éphod, le manteau du prêtre d’écrit dans la bible au chapitre de l’exode ; qui est percé en son milieu d’une ouverture pour la tête et entouré d’une lisière indéchirable. La lisière serait une lèvre comme le cerne déposé par mon doigt. »
 

ombrographies  

Ombrographies

Technique mixte sur toile (61 x 50 cm) x 2
 
Dans la fusion des envers, ombre-lumière, apparaissent les Ombrographies. L’ombre dessine la lumière. Jean Daviot fixe par la photocopie le carbone à travers la lumière. Il pose le visage puis les mains de ses modèles sur le verre du photocopieur, capture leur trace puis la dissout avec un solvant pour la transférer sur la toile. Il fait réapparaître ces empreintes en les révélant avec un crayon de graphite et du pigment de carbone (toner) dans une composition qui replace le modèle dans son altérité.
Il explique : « Mes modèles me demandent toujours comment placer leurs mains, jamais comment placer leur visage. Ils les placent comme ils le désirent. J’ai très vite séparé les visages des mains car je me suis aperçu que les personnes ne mettent presque jamais en scène leur visage et systématiquement leurs mains. »
Jean Daviot construit donc ces oeuvres en diptyque : d’un côté le visage, de l’autre les mains, séparés et articulés par l’axe des deux toiles. Le visage regarde toujours ses mains et donne la disposition du diptyque.