Jean Daviot a choisi, dans cette série d'oeuvres, de se servir d'une caméra vidéo comme d'un stylo et de réaliser ce qu'il appelle des écritures de lumières. Le procédé est simple, en apparence. Le moteur tournant au ralenti, il dirige l'objectif vers le ciel, le plus souvent nocturne et plus précisément vers l'une des planètes émettant ou réfléchissant la lumière, le soleil, mais surtout vénus, jupiter ou la lune. Une histoire provenant du fond kabbaliste, dit qu'outre ce que le crayon trace sur le papier, une seconde écriture invisible, immatérielle et pourtant fort réelle est tracée dans l'air en même temps. Ce n'est pas alors la mine qui écrit mais bien la partie supérieure du crayon son extrémité aveugle et nue. En écrivant sur le ciel directement avec à la main la caméra vidéo tournant au ralenti Jean Daviot est conscient de capter ou mieux de laisser la lumière se déposer sur le support mais aussi de l'aspirer. Geste de la main à la fois innocent et sacrificiel, cette écriture est comme une danse dans le vide mais aussi la projection du réel des hommes vers ce cosmos inaccessible.
Paris, juin 2005